CRISE POLITIQUE : LE DIALOGUE KABILA-FATSHI SE PRECISE

Une rencontre au sommet entre le Président de la République, Félix Tshisekedi, et l’autorité morale du FCC, Joseph Kabila, est en train de se mettre en place en vue de trouver une issue à la crise politique actuelle. C’est ce qui ressort des facilitations menées depuis le week-end dernier par des délégations française, kényane et égyptienne. Ces facilitations sont venues s’ajouter à la démarche des bons offices entreprise par la Cenco, mais que la présidence de la République a rejetée, du moins à en croire un tweet de la porte-parole adjointe du chef de l’Etat.

Les émissaires d’Emmanuel Macron, Abdel Fattah al-Sissi et Uhuru Kenyatta ont, en effet, rencontré tour à tour le Chef de l’État et son prédécesseur, en leurs qualités de chefs de file de CACH et du FCC, afin de les convaincre de se rencontrer pour solutionner cette crise. Selon des sources aussi bien des deux camps politiques en conflit que des différentes facilitations, les deux partenaires devraient échanger sur les termes de l’accord qui les lie et à la lumière de la constitution pour régler les points de divergence.

Pour l’heure, les supputations qui vont bon train après des sources autorisées laissent entendre que la solution passerait par un réaménagement de la répartition des responsabilités au sein du gouvernement avec, à la clé, le changement de certains visages sans rompre les équilibres convenus dans l’accord. Ainsi donc, le FCC, qui détient 65% des postes, pourrait en céder 5 au partenaire CACH qui aurait ainsi la possibilité de d’élargir dans le cadre de l’Union sacrée préconisée par Félix Tshisekedi. On assisterait alors à l’arrivée aux affaires de certains alliés du Chef de l’État dont la plupart se sont manifestés dans le cadre des consultations menées par ce dernier depuis bientôt un mois.

Par ailleurs, il est rapporté que les discussions pourraient prendre en compte la problématique du respect de la constitution dont se plaint le FCC avec le cas des nominations à la Cour constitutionnelle. En retour, le camp du Chef de l’État pourrait exiger certaines têtes au sein du gouvernement. On parle notamment du Premier ministre mais rien n’est sûre lorsque l’on sait qu’une telle demande pourrait toucher aux équilibres politiques consignés dans accord de gouvernement qui reconnaît au FCC la majorité au Parlement.

Dans tous les cas, toutes ces supputations demeurent sur la table et ce n’est certainement qu’après la synthèse de ses consultations que le Président de la République pourrait affiner son agenda à cette rencontre. Il faut dire que Félix Tshisekedi ploie sous de fortes pressions de son parti politique, l’Udps, qui a pris le contrôle de l’organisation et du secrétariat technique des consultations auxquelles il (parti) s’est employé à imprimer une orientation à travers, notamment, la sélection des invités et la répétition de la ligne de communication centrée sur la rupture de la coalition et la constitution d’une nouvelle majorité qui exclurait le FCC de la gestion des affaires publiques et de la conduite de l’Assemblée nationale.

Et de son côté, Joseph Kabila, dont la famille politique s’est réunie ce jour, tient d’ultimes consultations à sa résidence de GLM en ce moment même où nous mettons en ligne cet article. Le FCC, qui a reçu des invitations pour les consultations du Chef de l’État, a réitéré son refus d’y prendre part. Il a rappelé attendre une rencontre dans le cadre des mécanismes de l’accord et dans le respect de la constitution.

JEK

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